Interactions entre biodiversité et société en milieu urbain, synthèse des travaux du site atelier de Blois-Agglopolys (ZAL)
Sébastien Bonthoux  1@  , Simon Chollet  2@  , Lolita Voisin  3@  , Muriel Deparis  4@  , Nicolas Legay  5@  
1 : INSA CVL Ecole du paysage - UMR CITERES
INSA - Institut National des Sciences Appliquées
2 : Université Rennes 1 UMR ECOBIO
université Rennes 1
3 : INSA CVL - UMR CITERES
INSA - Institut National des Sciences Appliquées
4 : UMR CITERES
Université de Tours, CNRS, INSA-CVL
5 : INSA CVL - UMR CITERES
Institut National des Sciences Appliquées (INSA)

L'évolution des modes de vie engendre une forte expansion démographique et spatiale du milieu urbain. Ce milieu peut être vu comme une mosaïque d'occupations et d'usages des sols spatialement très hétérogène et fortement dynamique dans le temps. Il est aménagé, géré et fréquenté par une multitude d'acteurs qui modifient les conditions environnementales. En parallèle, des végétaux, des animaux et des microorganismes se déplacent et habitent en ville. La possibilité d'une cohabitation implique de comprendre les interactions qui se déroulent entre les sociétés humaines et les autres organismes vivants.

Dans cette présentation, nous ferons une synthèse des travaux qui se déroulent depuis 2015 sur le site atelier d'Agglopolys-Blois (50 000 habitants, ZA Loire). Ces travaux portent sur la recherche de solutions visant à faire de la ville un site accueillant pour la biodiversité et à promouvoir des relations respectueuses entre les humains et les autres vivants.

Les travaux ont débuté sur la compréhension des règles d'assemblages des communautés de végétation spontanée à une échelle locale, dans les friches et les rues. Nous montrons que la ville peut accueillir un grand nombre d'espèces, mais que le filtre urbain reste fort en restreignant les conditions environnementales et en diminuant la gamme des espèces pouvant s'installer en ville. Localement, les conditions du milieu et les pratiques de gestion impactent fortement la diversité d'espèces. Nous avons progressivement élargi le panel de nos réflexions à d'autres organismes : les pollinisateurs et leurs interactions avec les plantes, ainsi que la diversité et les fonctionnements microbiens en lien avec les composantes physico-chimiques des sols.

Nous étendons actuellement nos réflexions à une échelle supérieure, celle de l'îlot urbain. Cette unité paysagère nous permet d'étudier les relations entre pratiques de planification et d'aménagement, considération des formes et des histoires urbaines, pratiques de plantations et de gestion et communautés végétales herbacées, arbustives et arborées.

Enfin, partant du constat que conserver la biodiversité implique de comprendre les comportements et les attitudes des acteurs urbains vis-à-vis de la biodiversité, nous avons développé des travaux en psychologie de la conservation. Au moyen d'enquêtes portant sur différents types d'espaces (trottoirs, friches, berges) avec différentes intensités de gestion, nous montrons que les habitants sont plus enclins à accepter de la végétation spontanée que ce qui est couramment admis.

Nos investigations se poursuivront à l'échelle du territoire de la communauté d'agglomération d'Agglopolys, en examinant les modifications urbaines et écologiques sur le temps long et en cherchant les blocages et les leviers à la prise en compte de la biodiversité dans les actions politiques et les aménagements urbains.


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