Le projet Brie'Eau : Vers une nouvelle construction de paysage agricole et écologique sur le territoire de la Brie : associer qualité de l'eau et biodiversité
Julien Tournebize  1, *@  , Laura Seguin  2@  , Fabienne Barataud  3@  , François Birmant  4@  , Sami Bouarfa  2@  , Véronique Souchere  5@  , Laurent Royer  6@  , Jean-Emmanuel Rougier  7@  
1 : UR HYCAR
INRAE
2 : UMR G-EAU
INRAE
3 : UR ASTER
INRAE
4 : AQUI'Brie
AQUI'Brie
5 : UMR SADAPT
Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech
6 : CRAIdF
CRAIdF
7 : Lisode
Lisode
* : Auteur correspondant

Dans le cadre du PIREN-SEINE et du PSDR Ile de France, le projet interdisciplinaire Brie'Eau a pour objectif principal de discuter des pollutions diffuses entre les acteurs du territoire de la Brie. La collaboration AQUI'Brie, association des usagers des nappes de Brie et de Champigny – INRAE (institut national de recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) a débuté en 2005 sur une problématique d'engouffrement des eaux superficielles alimentant l'aquifère du Champigny. La question de la protection de la qualité de l'eau est particulièrement complexe dans un territoire agricole fortement spécialisé sur la production céréalière comme la Brie en Seine et Marne. Le territoire de la gestion de l'eau apparaît comme un espace où se jouent souvent des conflits entre acteurs, notamment par la présence de réseaux de drainage agricole et de zone d'engouffrement de type karstique, fragilisant la ressource en eau souterraine des nappes de Brie et Champigny. Le dialogue et la confrontation des points de vue apparaissent alors comme nécessaire pour produire des changements dans la manière de percevoir le problème et dans les pratiques pour aboutir in fine à des solutions localement. La maîtrise des pollutions diffuses d'origine agricole dans le territoire de la Brie soulève la discussion de deux leviers : changements de pratiques agricole et insertion d'aménagements paysagers comme les zones tampons. Le site expérimental de Rampillon équipé et suivi depuis 2012, a pour objectif principal de rendre concret un concept théorique et ouvre des discussions sur la problématique des pollutions diffuses. Il s'appuie sur une évaluation scientifique de la performance de la zone tampon humide artificielle à réduire les transferts de nitrate et pesticides. Cependant une solution technique ne peut pas répondre à elle seule à une problématique environnementale dans le sens où elle n'intègre pas les problématiques socio-économiques dans une vision intégrée. On déplace ainsi l'objet du débat : le processus participatif n'a pas pour entrée une solution technique jugée comme la plus pertinente et efficace, mais elle vise d'abord à amener les acteurs à identifier ensemble un problème commun (les pollutions diffuses) pour lequel il existe plusieurs leviers d'action. La démarche participative s'organise autour des notions de perception et d'apprentissages des leviers du changement.

Le projet Brie'Eau s'inscrit dans une dynamique territoriale entre les acteurs de l'eau (la ville de Nangis, le syndicat de rivière, Véolia), la profession agricole (Chambre d'agriculture, GAB, négoce) et les élus. Le projet Brie'Eau est issu d'échange entre les services de l'Etat (DDT77), AQUI'Brie et Irstea en 2014, pour poursuivre l'expérimentation de Rampillon et d'évaluer son transfert à un territoire pilote, le bassin versant de l'Ancoeur. Les partenaires Acteurs du projet que sont AQUI'Brie, la CRAIdF, le syndicat SM4VB ont tiré des enseignements positifs et constructifs de la démarche Brie'Eau, qui valorise la démarche participative outillée et stimule le dialogue territorial.


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