La co-production des services écosystémiques, un outil pour comprendre les trajectoires des socio-écosystèmes.
Enora Bruley  1@  , Bruno Locatelli  2@  , Lavorel Sandra  3@  
1 : LECA, Univ. Grenoble Alpes, Univ. Savoie Mont-Blanc, CNRS, F-38000 Grenoble, France
Centre National de la Recherche Scientifique : UMR5553, Université Savoie Mont Blanc, Université Joseph Fourier - Grenoble 1, Université Grenoble Alpes
2 : Center for International Forestry Research  (CIFOR)  -  Site web
3 : LECA, Univ. Grenoble Alpes, Univ. Savoie Mont-Blanc, CNRS, F-38000 Grenoble, France
Université Grenoble Alpes, CNRS : UMR5553, Université Savoie Mont Blanc, LCME, F-73000, Chambéry-France

Les socio-écosystèmes (SES) subissent d'importants changements qui les poussent à s'adapter afin de maintenir la qualité de vie des sociétés. Afin d'anticiper et d'accompagner les trajectoires d'adaptation futures des socio-écosystèmes aux changements globaux, il est nécessaire de comprendre les mécanismes socio-écologiques à l'origine des changements au sein de ces systèmes.

Le concept de service écosystémique est largement utilisé dans l'étude des interactions homme-nature. Nous proposons d'étudier les mécanismes de co-production des services écosystémiques par l'homme et la nature afin de caractériser les trajectoires des socio-écosystèmes. En effet, loin d'être uniquement des dons de la nature pour le bien-être humain, les services écosystémiques requirent à la fois des contributions humaines et des écosystèmes. Nous considérons donc l'ensemble des capitaux impliqués dans la chaine de production de bénéfices : humain, social, financier, manufacturé et naturel. Nous distinguons trois principales étapes de co-production où l'intervention de l'homme est impliquée (1) la gestion des écosystèmes, (2) la mobilisation et la collecte des bénéfices et (3) l'appropriation, l'appréciation, et l'accès aux bénéfices.

Nous avons utilisé cette approche afin d'analyser les trajectoires passée, présente et future d'un socio-écosystème de montagne de la ZA Alpes, le Pays de la Meije, obtenues à partir d'un processus participatif impliquant une grande diversité d'acteurs locaux. Celle-ci nous a permis de mettre en évidence l'évolution des interactions homme-nature sur ce territoire depuis 1900 et de les projeter jusqu'en 2040. Cette approche s'est révélée particulièrement pertinente pour (i) identifier les facteurs de changements ayant créé des menaces ou opportunités pour ce territoire, (ii) décrire les mécanismes de réponses adaptatives allant de la résistance au changement à la transformation du socio-écosystème, (iii) identifier les capitaux constituants des freins ou leviers pour la mise en œuvre d'options d'adaptation futures. Il apparait que la trajectoire du Pays de la Meije se caractérise par l'importance du capital naturel pour la qualité de vie passée et future du territoire, à l'inverse le capital humain et social constitue un frein majeur, notamment le manque de collaboration et de communication pour la gestion collective du territoire.


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