S'adapter aux changements globaux et accroitre la résilience des villes nécessitent de développer des approches intégrées de la gestion de l'eau en zone urbaine. Un des principaux défis est d'évaluer l'efficacité de ces approches intégrées et de favoriser l'évolution des pratiques des principaux acteurs de cette gestion. Mettre en réseau les acteurs engagés dans l'évolution à long terme des pratiques et ayant une stratégie commune pour la gestion des territoires, y compris les scientifiques, est une solution.

Le poster présente une étude de préfiguration d'une telle organisation sur le Grand Ouest afin de favoriser l'évolution des pratiques, la co-construction et l'appropriation des connaissances scientifiques.

La méthodologie présentée ici a été définie pour se concentrer sur trois questions principales (i) quels problèmes spécifiques la gestion intégrée de l'eau pose-t-elle pour les différents acteurs ? (ii) Quelles sont leurs possibilités habituelles d'échange et d'information (dont les interactions avec les chercheurs) ? (iii) quelle organisation leur permettrait de résoudre leurs problèmes, tout en tenant compte des réseaux préexistants sur la gestion de l'eau ? Pour répondre à ces questions, nous avons mené des entretiens compréhensifs avec les acteurs de l'eau et du développement et les représentants des organisations de mise en réseau.

Nos résultats mettent en évidence la nécessité d'un développement collaboratif des projets urbains entre les aménageurs et les gestionnaires de l'eau : ils sont confrontés à une diversité de préoccupations liées à plusieurs facteurs, tels que

- Leur position en tant que partie prenante dans la gestion intentionnelle de l'eau ou dans la gestion efficace de l'eau ;

- L'étendue des compétences des communautés locales dans la gestion des eaux usées, des eaux pluviales, de l'eau potable et de la biodiversité ;

- Les caractéristiques régionales spécifiques (territoires côtiers, morphologies des zones urbaines).

De plus, nous avons mis en évidence que les réseaux existants ne permettent pas d'échanger entre acteurs sur :

- Les questions techniques de gestion intégrée des eaux pluviales,

- Les questions à l'interface entre gestion intégrée de l'eau et aménagement.

L'étude souligne aussi le manque de dialogue et d'appropriation des connaissances entre chercheurs, acteurs de la gestion de l'eau et acteurs du développement urbain. Ceci entraîne la conception de projets urbains pas toujours adaptés aux nouvelles normes de gestion intégrée de l'eau en ville (par exemple, dans le cas des eaux pluviales). L'étude a aussi mis en évidence parfois une concurrence des projets de recherche qui émergent en relation avec les problèmes des grandes villes. Il est aussi notable que l'appropriation des résultats de la recherche reste limitée aux grandes villes déjà dotées d'importantes capacités d'ingénierie.

Des améliorations dans la mise en réseau sont nécessaires pour promouvoir la gestion intégrée des eaux urbaines : nous proposons trois scénarios organisationnels selon 4 variables : domaines d'actions prioritaires, les membres du réseau, le type de structuration et l'investissement dans l'animation du réseau. Le développement d'approches intégrées et systémiques devra également combiner les autres composantes du système (eau-sol, végétal et climat) ainsi que leurs interactions et temporalités.